jeudi 28 février 2008

L'opportunisme cognitif... késako ?

L’opportunisme cognitif est un principe de Psycho-ergonomie Cognitive (cadre de l'analyse de l'activité humaine), mais il peut être vu aussi comme un véritable paradigme, défini par trois axiomes :

  1. axiome ontologique : il y a, dans l’activité et dans notre connaissance de l’activité, différents niveaux d’abstraction et de perception ;

  2. axiome logique : le passage d'un niveau d’abstraction à l'autre est assuré par la logique du tiers inclus ;

  3. axiome de complexité : tous les niveaux existent en même temps (i.e. fins et moyens se co-déterminent).

Ces axiomes sont des postulats, a priori non-démontrables (cas des axiomes ontologique et logique servant à poser les fondements du paradigme) ; néanmoins, il existe des pistes pour tester l’axiome de complexité.

Notamment, celle du cadre des raisonnements sous incertitudes et du développement du Modèle KT(Kahneman-Tversky)-Man (Zwirn, 2006). Sur la base d'une reconsidération du dilemme du prisonnier en termes « quantiques », il est question de considérer l'idée qu'un individu intentionnel - supposé en état de superposition de choix jusqu'au moment de sa prise de décision - puisse changer d'avis par l'effet d'une pertubation contextuelle venant modifier son type (i.e. sa tendance naturelle ou « habituelle »).

Ce cadre repose sur l'appropriation du modèle de l'espace de Hilbert, considéré comme un outil prédictif contextuel très général, particulièrement bien adaptée à décrire des expériences de psychologie (i.e. prise de décision, raisonnements sous incertitudes, diagnostics…), ou encore :
à modéliser les « préférences incertaines ».


Sur la base de ces trois axiomes, il est alors possible de postuler que :

Le sujet en situation est tributaire d’un champ de contraintes qui vient limiter plus ou moins fortement sa marge de jeu (cf. notion d'enveloppe d'activité)...

...mais il n’est jamais entièrement déterminé mécaniquement par ce champ car il dispose toujours d’une capacité d’initiative susceptible de faire émerger de la nouveauté : sa liberté d’action.

Aussi, posant l’opportunisme comme une conduite consistant à tirer le meilleur parti des circonstances, même si cela doit se faire à l’encontre de règles établies...

...l’opportunisme cognitif se fonde comme devenir psychologique d’un principe présent dès lors qu’un système déclare son autonomie (réf. à Varela, 1989), c.-à-d. dès lors qu’il se trouve investi d’une pulsion le faisant tendre à perdurer (filiation onto-phylo-génétique).

Il correspond à la « mise en tension », à la fois inclusive et exclusive, d’une intention et d’une situation au travers d’un projet d’action (cadre de la planification stratégique).

Enfin, on peut le résumer par l'idée qu'il tente de répondre à la question :
Mais comment faire ???
.

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