vendredi 24 octobre 2008

Canal Académie : radio académique francophone du net.

Canal Académie est une radio sur Internet. Située au cœur de l’Institut de France à Paris, elle offre les services d’une programmation hebdomadaire et ceux d’une médiathèque (accès aux archives sonores).

Canal Académie donne une large place aux communications des Académiciens sur les problèmes de société, aux livres écrits, primés ou recommandés par eux. Canal Académie diffuse les voix des Académies de l’Institut de France :

Chaque semaine, elle présente des programmes nouveaux diffusés 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Dans un univers sans boussole, Canal Académie offre la garantie de la rigueur en se plaçant au-delà d’une logique d’actualité.

Historique

Créée en janvier 2004 par Jean Cluzel, au nom de l’Académie des Sciences morales et politiques, avec l’appui de Monsieur Pierre Messmer, alors Chancelier de l’Institut, Canal Académie met à la disposition des internautes près de 2000 émissions en libre téléchargement.

Objectifs

Etre ensemble actifs et réactifs dans le monde actuel. Rechercher ensemble une information en vérité. Servir ensemble la démocratie et l’humanisme avec Canal Académie.

Exemples d'émissions :

Bernard d’Espagnat, le physicien philosophe : de l’Académie des sciences morales et politiques. Bernard d’Espagnat nous reçoit à son domicile pour évoquer son parcours à la fois de physicien et de philosophe. Son point de vue sur la philosophie des sciences mérite qu’on s’y attarde.

De la matière à la vie : la chimie ? la chimie ! : Par Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie. Dans cette première grande conférence organisée en décembre 2006 à Besançon, par le pôle Pasteur, écoutez le scientifique et prix Nobel Jean-Marie Lehn. Il évoque de manière passionnante le lien entre les origines de la vie et... la chimie !

La physique des particules expliquée aux lycéens : Par le prix Nobel de physique 1992 Georges Charpak, physicien au Centre Européen de Recherche Nucléaire (CERN) explique de manière ludique et passionnante les applications de la physique fondamentale face à des lycéens.

Et bien d'autres : Les thèmes.
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vendredi 10 octobre 2008

Le Charme Asymétrique des Particules.

« Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? », se demandait Leibnitz. Cette interrogation métaphysique, traduite en langage de physicien, peut se formuler ainsi : « Pourquoi vivons-nous dans un monde fait de matière plutôt que d'antimatière ? » C'est pour avoir contribué à éclairer cette question que l'Américain d'origine japonaise Yoichiro Nambu d'une part, les Japonais Makoto Kobayashi et Toshihide Maskawa d'autre part, ont été couronnés, mardi 7 octobre, par le prix Nobel 2008 de physique. Tous trois se sont penchés sur les mystères de la « symétrie brisée », au cœur du fonctionnement le plus intime de l'Univers.

Récompensant des découvertes annoncées au début des années 1960, pour le premier lauréat, et 1970, pour les deux autres, cette distinction peut sembler bien tardive. Elle prend pourtant toute son actualité, à la veille de l'inauguration du Large Hadron Collider (LHC) de l'Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire (CERN) de Genève. Les travaux des trois récipiendaires ont en effet participé à l'élaboration du « modèle standard » sur lequel repose toute la physique moderne et que le nouvel accélérateur de particules va servir à éprouver.

Nous sommes ici dans le royaume de la physique la plus théorique, à l'échelle des particules élémentaires constitutives de la matière. Des particules que l'on peut grossièrement assimiler à des points, et qui ne sont pourtant pas symétriques. Pas davantage que ne l'est le monde perceptible à nos sens où, par exemple, si nous regardons notre main gauche dans un miroir, nous découvrons une main droite. Un phénomène que les chercheurs appellent « brisure de symétrie ».

Dans le monde particulaire, les scientifiques distinguent trois types de symétrie. La symétrie de miroir - ou parité -, qui fait que l'image d'une particule réelle dans un miroir est aussi une particule réelle. La symétrie - ou conjugaison - de charge, qui associe deux particules identiques de charges électriques opposées, comme l'électron et le positon. Enfin, la symétrie - ou renversement - de temps, selon laquelle un processus physique observé en remontant le temps vers le passé est identique à un autre processus observé normalement. Les physiciens le savent aujourd'hui, la nature est asymétrique. Pasteur l'avait déjà énoncé, qui déclarait, au vu de la différenciation de deux molécules miroir sous l'effet de la fermentation : « L'asymétrie, c'est la vie. »

C'est si vrai que dans un monde parfaitement symétrique... nous n'existerions pas. Remontons aux tout premiers instants de l'Univers, quelques fractions de seconde après le Big Bang, voilà 13,7 milliards d'années. S'il s'était formé exactement autant de matière que d'antimatière, ces particules et antiparticules auraient dû s'annihiler dans une gerbe d'énergie, et il y aurait aujourd'hui rien plutôt que quelque chose. Pas de galaxies, d'étoiles, de planètes, de vie.

Or, en 1964, deux Américains, James Cronin et Val Fitch (prix Nobel 1980), ont mis en évidence, en faisant se désintégrer des particules issues d'un accélérateur, une « violation » des lois de la symétrie. Matière et antimatière ne se comportent pas tout à fait de la même manière. Les théoriciens pensent à présent qu'un infinitésimal surplus de la première - une particule supplémentaire sur 10 milliards - aurait suffi, au sein de la soupe primordiale du cosmos, à assurer la victoire de la matière sur l'antimatière.

Avec les particules connues jusqu'au début des années 1970, il était impossible d'intégrer la brisure de symétrie au « modèle standard ». Les physiciens pensaient en effet alors que les particules les plus élémentaires, les quarks, dont sont composés les protons et les neutrons des noyaux des atomes, ne pouvaient être que de trois types : « up », « down » et « strange ». En 1972, Makoto Kobayashi et Toshihide Maskawa, alors jeunes chercheurs à l'université de Kyoto, ont proposé un modèle explicatif supposant trois quarks supplémentaires : « charm », « bottom » et « top ». Si l'existence du premier a été confirmée dès 1974, et celle du deuxième en 1977, il a fallu attendre 1994 pour que celle du troisième soit prouvée. « A l'époque, la proposition de Kobayashi et de Maskawa était hardie. Ce qu'ils ont fait est assez fort », commente Etienne Augé, directeur scientifique adjoint de l'Institut National de Physique Nucléaire et de Physique des Particules. En 2001, des expériences menées aux Etats-Unis et au Japon ont définitivement validé les prédictions faites par les deux chercheurs trente ans plus tôt, qui reconfiguraient le « modèle standard » sous une forme plus solide qu'avant.

Yoichiro Nambu, lui, a été le premier à avancer l'idée de « brisure spontanée de symétrie », empruntée à la physique du magnétisme et de la supraconductivité, pour décrire les interactions à courte portée entre particules. Une piste qui mènera peut-être à la découverte, dans le LHC, du boson de Higgs. Avec à la clé un nouveau Nobel...

Pierre Le Hir
Source : le Monde du 08.10.08.
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mercredi 8 octobre 2008

Conceptual questions in statistical physics

22 October 2008
Ecole Normale Supérieure, Salle Weill,
entrée au 45 rue d'Ulm, Paris 5ème


Contact: Alexei Grinbaum

Programme

9:30 Alexei Grinbaum (CEA-Saclay). Welcome remarks
9:45 Jos Uffink (University of Utrecht). On the analogy between thermodynamics and quantum entanglement.
11:00 Chris Timpson (Oxford University). Thinking about information in the classical and quantum worlds.
14:30 Tony Short (University of Cambridge). A quantum approach to thermal equilibrium.
15:45 Owen Maroney (University of Sydney). Justifying Landauer's Principle.
17:00 Discussion.

Abstracts

Jos Uffink (University of Utrecht)
“On the analogy between thermodynamics and quantum entanglement”
According to the second law of thermodynamics the entropy of a system cannot decrease by adiabatic state transformations. In quantum mechanics, the "degree of entanglement" of a state cannot increase under state transformations of a certain kind (local operations assisted by classical communication) In this talk I will explore the significance of the analogy between these two statements.

Chris Timpson (Oxford University)
“Thinking about information in the classical and quantum worlds”
Information plays, or is said to play, an increasingly central role in our thinking about the world; an increasingly central role in our thinking about physics. But what exactly is information? In this talk I will review some ways of answering this question; and reflect on the similarities and differences between information in the quantum world and in the classical. We need to get off on the right foot at the beginning in our analysis of the concept of information if we are to make any progress in the deeper question of what role a concept like information has to play in fundamental physics. I will suggest what that right foot is; and make a few steps.

Tony Short (University of Cambridge)
“A quantum approach to thermal equilibrium”
One of the biggest challenges in understanding statistical mechanics is its use of probabilities, which seem to reflect our own ignorance rather than anything physical. Here, I will describe a relatively recent alternative, in which probabilities arise as a natural and objective consequence of quantum theory. In this context, I will show that reaching equilibrium is an almost univeral quantum phenomenon.

Owen Maroney (University of Sydney)
“Justifying Landauer's Principle”
A critical review of the attempts to provide sound theoretical justification of Landauer's Principle, what is being justified, and what are the problems.
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